30 ans après la Caméra d’or pour Le Ballon blanc (1995) sur un scénario d’Abbas Kiarostami, Jafar Panahi vient de remporter la Palme d’or au festival de Cannes pour Un simple accident. Il devient le deuxième réalisateur iranien à recevoir ce prix après Abbas Kiarostami pour Le Goût de la cerise en 1997. Également lauréat d’un Léopard d’or pour Le Miroir (1998), d’un Lion d’or pour Le Cercle (2000), d’un Ours d’or pour Taxi Téhéran (2015), avec cette palme, Panahi s’impose comme l’un des réalisateurs le plus récompensés de l’histoire du cinéma. Seuls Michelangelo Antonioni, Henri-Georges Clouzot, Robert Altman et Jean-Luc Godard avaient avant lui reçu les trois grandes distinctions à Berlin, Venise et Cannes.
Réalisé dans la clandestinité, Un simple accident a été tourné sans autorisation contrairement au film de Saeed Roustaee Woman and Child, également en compétition et absent du palmarès. Avant de donner le nom du lauréat, Juliette Binoche déclara :
Nous sommes ici avec tous ceux qui souffrent non par opinion politique mais par le coeur, par la compassion, la tendresse ; par une humanité partagée, pour la liberté retrouvée. L’art provoque, questionne, bouleverse, il désarçonne l’ancien et surprend une dimension insoupçonnée en nous. L’art mobilise l’énergie créatrice de la part la plus précieuse, la plus vivante en nous. Une force qui permet de transformer les ténèbres en pardon, en espérance, en vie nouvelle. C’est pourquoi, nous avons choisi pour la Palme d’or Un simple accident de Jafar Panahi !
Il y a exactement 15 ans, Juliette Binoche remportait le prix d’interprétation féminine pour Copie conforme (2010) d’Abbas Kiarostami. Sur scène, elle évoquait la situation du cinéaste iranien, alors emprisonné, en tenant le carton mentionnant son nom de juré absent. Si Panahi a pu continuer à faire des films et à être récompensé à Berlin, Cannes et Venise alors qu’il était à nouveau emprisonné en 2022, cette édition marquait son premier déplacement dans un festival en dehors de l’Iran depuis 15 ans.
En recevant son prix, le cinéaste déclara :
Je me permets de demander à tous les Iraniens, en Iran et dans le monde : mettons tous les problèmes de côté. La question la plus importante, c’est la liberté de notre pays. Et que personne n’ose nous dire ce qu’il faut porter comme vêtements, ce qu’il faut dire, ce qu’il faut faire. De la même façon, le cinéma est une société et personne n’a le droit de nous dire ce qu’il faut dire et ce qu’il faut faire.
Le film Winners (2022) d’Hassan Nazer que nous vous proposerons en ouverture de notre festival, « L’Iran, par-delà les frontières : panorama des cinémas iraniens contemporains » rend notamment hommage à Jafar Panahi. Nous espérons vous retrouver nombreux le mardi 27 mai à 20h à l’Épée de Bois en ouverture du festival dont la première projection complète des films aura lieu au Luxy d’Ivry du mercredi 28 mai au dimanche 1er juin.
Vous pouvez aussi participer à la collecte Ulule pour soutenir le festival en cliquant ici.
L’Épée de Bois
100 Rue Mouffetard, 75005 Paris
Plein Tarif : 9,90 €
Tarif réduit (65 ans et + / Demandeur d’emploi / Personne en situation de handicap / Famille nombreuse. Sur présentation d’un justificatif) : 8,90 €
Tarif étudiant (Sur présentation de la carte Étudiant) : 7,90 €
Tarif – de 15 ans : 5,00 €
Cartes UGC Illimitée, CinéPass, CinéCarte des Cinémas Indépendants, CinéChèques et CCU acceptés
Cinéma Le Luxy
77 Avenue Georges Gosnat
94200 Ivry-sur-Seine
Tarif festival : 3,5 €