Réalisateurs — 7 décembre 2016 at 13 h 10 min

Ana Lily Amirpour

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1980, Angleterre

Réalisatrice, scénariste, productrice, actrice, musicienne

Née en Angleterre en 1980, de parents iraniens ayant fui la révolution de 1979, Ana Lily Amirpour grandit à Margate dans le Kent. La famille s’installe bientôt à Miami, en Floride, puis à Bakersfield, en Californie, où la jeune Ana Lily fait ses études secondaires.

Ayant réalisé un premier film à l’âge de 12 ans, court métrage d’horreur qui se déroule lors d’une soirée-pyjama, la jeune femme s’inscrit au San Francisco State University comme étudiante en Art, avant de rejoint l’UCLA School of Theater, Film and Television dont elle ressort diplômée en 2009. Se définissant comme « très iranienne et totalement américaine », Ana Lily Amirpour se passionne pour la peinture et la sculpture autant que pour la musique : elle fut chanteuse bassiste dans un groupe de rock pendant quatre mois à Berlin.

Après une série de courts métrages sélectionnés dans de grands festivals : Berlin, Londres, Edinbourg, Slamdance dont deux portent des titres persans : Ketab et Pashmaloo, elle réalise  son premier long métrage de fiction en 2014 : A Girl Walks Home Alone At Night qui reprend le titre d’un d’un de ses courts réalisé en 2011. Coproduit par Elijah Wood, le film est projeté au festival de Sundance en 2014, puis à Deauville et à l’Étrange Festival, la même année, avant une sortie en salle en France en janvier 2015.

L’oeuvre frappe d’emblée par son originalité. Objet référencé mais accessible, entièrement en persan, avec une bande originale mêlant des titres iraniens (Kiosk, Radio Tehran, Dariush)  et anglosaxons (Ferderal, Bei Ru), le film offre une vision sombre, mélancolique et rêveuse d’une jeunesse iranienne entre le passé et le présent, les États-Unis et l’Iran. En termes de références, les figures de Francis Ford Coppola, Tim Burton, Jim Jarmush, David Lynch, Abel Ferrara ou Frank Miller répondent à celles de Bahram Beyzai, Dariush Mehrjui ou Marjane Satrapi.

Ce film, que sa réalisatrice qualifie de « premier Western vampire iranien » est aussi un manifeste féministe, réunissant Sheila Vand, Arash Marandi, Marshall Manesh ou Mozhan Marno. Interrogée sur le choix de la langue, Ana Lily répond : « Je ne me suis jamais posé la question de tourner mon film dans une autre langue, cette langue que je parle avec ma famille. La fille est un personnage iranien dans un conte de fées iranien, donc pour moi c’est évident ». La sortie du film fut accompagnée par deux bandes dessinées : Death is the answer et Who am I, réalisées par Michael DeWeese.

Le deuxième long métrage d’Ana Lily Amirpour : The Bad Batch (2016) est une histoire d’amour en milieu cannibale avec Suki Waterhouse, Jason Momoa, Keanu Reeves et Jim Carrey. Présenté au 73ème festival de Venise en septembre 2016, il remporta le grand prix du jury confirmant la reconnaissance et le parcours atypique de la réalisatrice.

FILMOGRAPHIE

Longs métrages

The Bad Batch (2016)

A Girl Walks Home Alone At Night (2014)

Courts métrages

A Little Suicide (2012)

A Girl Walks Home Alone At Night (2011)

Pashmaloo (2011)

Ketab (2010)

True love (2010)

You (2009)

Six and a Half (2009)