Troisième long métrage d’Alireza Khatami, The Things You Kill, thriller psychologique aux accents politiques qui se développe à travers un récit complexe proche du fantastique, sort sur les écrans ce mercredi 23 juillet.
Découvert en 2017 avec Les Versets de l’oubli qui s’intéressait à la perte de la mémoire individuelle et collective au Chili, coréalisateur avec Ali Asgari des Chroniques de Téhéran (2024) qui dressait un portait fragmenté de la capitale iranienne à l’heure de la révolution « Femme, vie, liberté », le cinéaste emprunte ici une trame policière et familiale pour suivre le parcours d’Ali, professeur de littérature anglaise et américaine revenu d’un long séjour aux États-Unis. Après le décès de sa mère, il apprend un pan qu’il ignorait sur l’attitude de son père envers la défunte.
Réalisé en Turquie avec dans le rôle principal le comédien Ekin Koç, le film devait être initialement tourné en Iran mais n’a pas obtenu les autorisations de la censure. Si la transposition du scénario correspond à une réalité propre au pays où l’oeuvre a pu être menée, il est toutefois possible d’imaginer le film qui aurait été mis en scène en Iran.
Se transformant au fur et à mesure des révélations sur son père, passant d’une attitude à l’autre, Ali se débat avec les fantômes de son passé. Avec une grande sensibilité, le film montre les interrogations de son héros dont le cœur ressemble à un tribunal permanent où les fondements d’une société sont remis en cause.
Cette oeuvre troublante confirme l’originalité d’un réalisateur capable, à l’intérieur ou à l’extérieur de l’Iran, de mener une filmographie personnelle et cohérente où le thème du double se réflète dans les liens que ses récits entretiennent avec l’Iran même transposés dans un autre contexte.