Actualités — 15 novembre 2022 at 13 h 29 min

Sortie en salle de « Juste une nuit » (2021) d’Ali Asgari

Ce mercredi 16 novembre sort en salle Juste une nuit d’Ali Asgari. Réalisé après un premier long métrage encore inédit en France, Disappearance, ce deuxième film du réalisateur suit au plus près, caméra à l’épaule, l’itinéraire d’une jeune mère célibataire, Fereshteh, ayant caché à ses parents la naissance de son enfant, une petite fille prénommée Sadaf et âgée de deux mois. Quand ses parents arrivent à Téhéran, elle doit trouver une solution pour faire garder l’enfant. Elle fait alors appelle à son amie Atefeh pour l’aider dans sa recherche.

C’est à partir de ce point de départ que le film va suivre le parcours de la jeune femme. Secondée par son amie et en présence de son enfant, Fereshteh va être confrontée aux personnes et aux institutions qu’elle avait réussi à éviter jusqu’ici en assumant seule sa maternité. Elle est notamment amenée à revoir le père de l’enfant, un jeune homme dépassé par les événements, ou à se rendre à l’hôpital alors que son enfant n’y est pas enregistrée.

C’est une image en coupe de la société iranienne contemporaine et de ses difficultés aussi bien économiques, politiques que culturelles, que révèle Juste une nuit. Mettant en scène la jeune génération, sa détermination mais aussi les tabous auxquels elle doit faire face, le film a pour actrice principale Sadaf Asgari, la nièce du réalisateur, déjà aperçue dans Yalda, la nuit du pardon de Massoud Bakhshi. La présence de Babak Karimi, également interprète dans ce dernier film, souligne une continuité entre les deux oeuvres.

Si les premières séquences évoquent le cinéma des frères Dardenne, le film trouve son propre chemin à l’image de la jeune femme dont on suit l’itinéraire. Dans ce parcours d’une nuit, Fereshteh est confrontée à sa vie passée et à ses choix. Cette transformation du personnage est manifeste dans les derniers plans qui donnent à Juste une nuit une dimension documentaire d’une grande intensité, créant un trouble chez le spectateur. On remarquera, par ailleurs, venant renforcer cette dimension documentaire, que la petite fille porte le véritable prénom de l’actrice.