Actualités — 6 août 2019 at 22 h 56 min

Sortie en salle de « Reza » (2018) d’Alireza Motamedi

Ce mercredi 21 août sort sur les écrans Reza, premier long métrage d’Alireza Montamedi, qui est également l’interprète principal, le scénariste, le réalisateur et le producteur du film. Tourné dans la ville d’Ispahan, Reza relate les tribulations amoureuses d’un quadragénaire attachant et débonnaire, beau parleur et joli coeur, écrivain velléitaire, récemment divorcé de Fati qu’il ne parvient pas à oublier. Le veut-elle d’ailleurs elle-même ? La jeune femme revient en effet vers lui régulièrement compromettant ses chances avec d’autres femmes dont Violet, chrétienne arménienne que Reza a rencontrée dans le café qui porte son nom.

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Commençant à la manière d’Une Séparation, auprès d’un juge des divorces, le film s’éloigne de cette mécanique par trop dramatique pour une approche plus rêveuse rappelant l’introspection des premiers films de Woody Allen, singulièrement Manhattan, ou le cinéma d’Hong Sang Soo avec ses dialogues amoureux, ses longues scènes de repas et ses plans construits comme des tableaux. Un soin particulier est apporté à la lumière comme le montre la première scène dans l’appartement de Reza. On remarquera aussi le contraste de certains paysages des alentours d’Ispahan entre le désert et les lacs verdoyants.

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Bien plus qu’un cadre, Ispahan joue ici un rôle central. Ancienne capitale de la dynastie des Safavide, connue pour ses places, ses mosquées, ses ponts et sa rivière : Zayandeh Rud (« le fleuve qui fait naître »), désormais desséché… Tous ces aspects se retrouvent dans le film. Ispahan que le personnage arpente sans cesse se confond avec ses états d’âmes. Imprégné de la cité millénaire, Reza imagine le récit de sa fondation sous la forme d’un conte qui va de l’agonie d’un vieillard à une histoire d’amour.

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Est-ce un hasard si le film se situe entre la fin de l’hiver et la veille du printemps ? En effet, tout ici renvoie à l’idée de renaissance au sens propre et figuré du terme.

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Le film prône ainsi un art de vivre qui peut être une forme de politique. Reza dit vouloir vivre cent ans pour voir à quoi ressemblera le monde. « Ispahan, la moitié du monde » comme on disait autrefois. C’est une partie de ce monde que nous donne à voir le film.

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