Le 71ème Festival de Cannes qui s’ouvre ce mardi 8 mai montre une fois de plus la situation particulière du cinéma iranien. En effet, pour la première fois, deux réalisateurs iraniens concourent pour la Palme d’or. Asghar Farhadi présente ainsi en ouverture Everybody Knows, film tourné en Espagne avec Penélope Cruz, Javier Bardem et Ricardo Darin. Le film sort le même jour sur les écrans français.

De son côté, Jafar Panahi signe avec Trois visages son quatrième long métrage depuis sa condamnation en décembre 2010 à une interdiction pendant 20 ans d’exercer son métier. La sortie du film est prévue en France le mercredi 6 juin. Lors de la conférence de presse, les organisateurs, Thierry Frémeaux et Pierre Lescure, ont fait savoir qu’ils demanderaient officiellement à l’Iran la possibilité pour le réalisateur d’accompagner son film sur la Croisette. La même demande a été faite à la Russie pour le cinéaste Kirill Serebrennikov également en compétition avec L’été. Pour le moment, ni l’une ni l’autre de ces demandes n’a obtenu de réponse.

Tenant le rôle principal des Filles du Soleil d’Eva Husson, film français sur un groupe de combattantes kurdes luttant contre l’intégrisme religieux, Golshifteh Farahani est la troisième grande artiste iranienne cette année à Cannes. Le film est également en compétition comme Le livre d’image de Jean-Luc Godard, une méditation sur le monde arabe, coproduite par Ecran Noir Productions, société dirigée par l’artiste et cinéaste Mithra Farahani.

Signalons, par ailleurs, dans la sélection Un Certain Regard, le film suédois et danois Gräns d’Ali Abbas, et, parmi les courts métrages, Ombre de Saeed Jafarian.

Enfin, hors compétition, il sera possible de voir Farhrenheit 451 de Ramin Bahrani, produit par HBO, d’après le roman de Ray Bradbury, en séance de minuit. 52 ans après la version de François Truffaut, le scénario de cette nouvelle adaptation est signé Ramin Bahrani et Amir Naderi.

Le palmarès de cette 71ème édition, présidée par Cate Blanchett, sera connu le samedi 19 mai.