Dessins — 4 octobre 2017 at 8 h 04 min

Utilisation de la rotoscopie dans « Téhéran Tabou » (2017) d’Ali Soozandeh

Pour le tournage de son premier long métrage, Téhéran Tabou, sorti en salle le 4 octobre, Ali Soozandeh a eu recours au procédé de la rotoscopie, technique cinématographique qui consiste à relever image par image les contours d’une figure filmée en prise de vue réelle pour en transcrire la forme et les actions dans un film d’animation.

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Les acteurs ont ainsi joué sur un fond vert sur lequel étaient ensuite incrustés les décors intérieurs ou extérieurs sous forme de photographies ou de films pris à Téhéran et redessinés aussi image par image.

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Procédé ancien, datant de 1915, la rotoscopie a été utilisée pour de nombreux classiques de l’animation dont Les Voyages de Gulliver (1939) de Dave Fleisher. Contrairement à une idée reçue, Valse avec Bachir (2008) d’Ari Folman n’a pas été conçu selon cette technique mais c’est ce documentaire d’animation qui est paradoxalement à l’origine d’un nouvel intérêt pour ce procédé d’animation.

L’artifice dont use ici le réalisateur, à travers l’incrustation sur fond vert et la rotoscopie, permet ainsi de créer un univers réaliste, impossible à filmer autrement. C’est ce qui constitue l’originalité de son film qui parvient à insuffler de la sorte un souffle documentaire à son récit fictionnel.