Actualités — 17 septembre 2016 at 15 h 19 min

L’Iran à la 73ème Mostra de Venise

Pour sa 73ème édition, le festival de Venise qui s’est tenu du 31 août au 10 septembre a réservé une place importante aux cinéastes iraniens.

Deux films étaient présentés dans des sections parallèles : Malaria de Parviz Shahbazi, portrait sans concession d’une jeunesse en rupture porté par la comédienne Saghar Ghanaat, dans la sélection Orizzonti et Drum, premier long métrage de Keywan Karimi, cinéaste toujours sous le coup d’une condamnation à un an d’emprisonnement et 223 coups de fouet pour Writing on the City, un documentaire sur les fresques murales de Téhéran, qui concourrait à la Semaine de la critique.

Si Malaria s’inscrit dans une réalité documentaire en évoquant notamment la scène musicale underground iranienne, Drum est une allégorie dystopique mise en scène dans un somptueux noir et blanc. Absent de Venise, le réalisateur a fait parvenir un message lu avant la projection et était représenté par le producteur français François d’Artemare des Films de l’Après-midi.

À ces deux œuvres qui témoignent de la capacité intacte du cinéma iranien à traduire la réalité intérieure du pays, il faut ajouter l’hommage rendu à trois figures majeures du cinéma iranien contemporain.

VENICE, ITALY - SEPTEMBER 05: Jaeger LeCoultre Communications Director Laurent Vinay (L) presents director Amir Naderi the Jaeger Le Coultre Glory To The Filmmaker Award on stage at the 'Jaeger-LeCoultre Glory To The Filmmaker 2016 Award' Honors Amir Naderi Award Ceremony during the 73rd Venice Film Festival at Hotel Excelsior on September 5, 2016 in Venice, Italy. (Photo by Ian Gavan/Getty Images for Jaeger-LeCoultre) *** Local Caption *** Amir Naderi; Laurent Vinay

Invité à présenter hors compétition son nouveau film Monte réalisé en Italie, Amir Naderi a reçu le « Jaeger-LeCoultre Glory to the Filmmaker Award », distinction remportée en 2008 par Abbas Kiarostami. Un documentaire prenant la forme d’un portrait intime du cinéaste, disparu le 4 juillet dernier, a été projeté le 1er septembre : 71 minutes and 15 seconds with Abbas Kiarostami de Sheifollah Samadian.

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Enfin, le film de Mohsen Makhmalbaf Les Nuits de Zayandehroud (1990) fut restauré et projeté en présence du réalisateur. Un film que l’on croyait perdu et qui reste amputé de 37 minutes par la censure iranienne. L’oeuvre n’en est pas moins « vivante » ainsi que l’a souligné Mohsen Makhmalbaf qui dédia la séance à Amir Naderi et Joshua Oppenheimer.

En compétition officielle, The Bad Batch d’Ana Lily Amirpour remporta le prix spécial du jury. Après A Girl Walks Alone At Night, cette histoire d’amour en milieu cannibale confirme le talent d’une réalisatrice hors norme. S’éloignant de la culture iranienne qui avait nourri son premier film tourné en persan, la réalisatrice irano-américaine n’en garde pas moins le romantisme noir qui définissait son premier opus.

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Entre le passé et le présent, les cinéastes vivant en Iran et ceux résidant à l’étranger, Venise a ainsi montré la diversité des propositions des réalisateurs iraniens.